Incapables de gérer leur réalité, les humains ont inventé la simulation. La simulation de vie. Les Sims, quoi!
Dans les Sims, j’ai le minois de Britney Spears, un décolleté jusqu’au nombril, et un mari qui s’appelle Ken et se ballade torse nu toute la journée. Je suis multi-milliardaire (j’ai triché avec un code déniché sur le net), et partage ma vie entre ma piscine, mon jaccuzi, mon dressing haute-couture, ma salle de cinéma privée, mon bar à oxygène… Et qu’est-ce que je peux me faire chier, dans les Sims! De toutes façons, Ken ne m’aime plus. Il refuse de m’embrasser, alors je lui mets mon poing dans la figure, et lui interdis de manger ou d’aller aux toilettes. Résultat : il se lâche dans la cuisine, avant de -littéralement- tomber de sommeil sur la terrasse.
D’aillleurs, je ne sais pas pourquoi je parle de lui au présent. Hier, on a eu la dispute du siècle -une divergence à propos du majordome-. Hors de moi, je l’ai envoyé dans la piscine, et j’ai retiré toutes les échelles. Un sim, -en particulier Ken- c’est très con : ça ne peut pas remonter sans échelle. Il est resté 4 heures à nager comme un débile -le débile qu’il est-, et puis une fenêtre de condoléances est apparue, et je me suis retrouvée avec une pierre tombale dans le jardin. Je l’ai vendue 5 simflouzes, et je me suis acheté des cookies avec. De toutes façons, je peux toujours aller forniquer avec les maris de mes voisines.
Sinon, pour tuer le temps, je vais aller faire un tour à Studio City, me lancer dans la chanson… Ou le mannequinat… Ou le cinéma... Je verrai sur place.
Et puis avec un peu de chance, ma cheminée en marbre mettra le feu à la villa, et je brûlerai avec…
Game over.
Seulement, dans les Sims, on ne perd pas . Vos enfants morts de faim, votre mari calciné, votre maison envahie par les mouches, vous êtes encore là, intact. C’est là que l’invinciblité prend tout son sens : on se prend à rêver de suicide…